La notion de mise en jeu d’identités sociales introduite dans l’exemple ci-dessus ouvre une piste intéressante pour aborder la notion de participation sociale.
L’identité sociale est cette partie du concept de soi de l’individu qui découle de sa conscience d’appartenir à un groupe social (ou des groupes sociaux), associé à l’importance émotionnelle attachée à cette appartenance (Tajfel, 1974). Dans nos vies quotidiennes, nous nous voyons comme membres de groupes divers et cette appartenance nous confère des identités sociales.
Nos identités sociales découlent de notre conscience d’appartenir à des groupes sociaux. Lorsque « j’engage une conversation », il pourrait s’agir de mon identité « parent » qui est mis en jeu quand je parle à mon enfant ; l’identité « client » quand je discute avec un vendeur ; « collègue » ou « collaborateur » au travail, selon mon interlocuteur ; « voyageur » vis-à-vis du « contrôleur » dans le train, etc.
L’identité sociale « exprimée » dépend des contextes et des personnes concernées. Ainsi, dans une réunion de parents d’élèves, la même personne pourrait être « enseignante » lorsqu’elle reçoit des parents et « parent » lorsqu’elle rencontre les autres enseignants de son enfant, élève dans sa classe.
Chaque situation de participation sociale implique une ou plusieurs identités sociales de la personne.
Cette approche par l’identité sociale servira de fil conducteur au développement d’un modèle d’accompagnement de la personne avec déficience intellectuelle, comme nous le verrons par la suite.